Sur le terrain – 2010

2010 : 2 missions

1ere mission :

Principalement axée sur les démarches et consolidations administratives. Nombreuses réunions de travail avec les décideurs institutionnels dans l’Adrar et à la capitale

Evaluation des besoins sur 4 villages. Développement des liens avec l’ONG Assistance-Education. Structuration des moyens de fonctionnement de l’association : équipement et formation du délégué, inventaire et reconditionnement des dons en stock.

2ème mission :

Rénovation de l’école de Madher Tiberguent endommagée par les pluies de la « saison d’hivernage ».

Réfection d’une partie du crépi extérieur, consolidation et scellement des fenêtres, fixation des tableaux de classe, fabrication d’étagères pour la bibliothèque, réfection du sol (ciment-peinture), réparation du mobilier.

Etude détaillée des besoins exprimés par les responsables de l’oasis d’Agueny, en vue d’un projet de reconstruction de l’école.

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AGUENY : 

Préambule :

Le village d’Agueny est irrigué par l’eau dès le début des pluies et reste alimentée par les puits le reste de l’année. Entre Juin et octobre, le village accueille la quasi- totalité de ses habitants pour la getna.

En revanche, les villageois s’éloignent du village pour rejoindre les terres cultivables à plusieurs dizaines de kilomètres dès que les cultures peuvent être envisagées après la saison des pluies. Cette migration se fait par famille entière ce qui ne laisse que quelques élèves présents pour l’école.

La classe actuelle construite en banko, n’a pas fait l’objet d’entretien véritable depuis plusieurs années et se trouve donc incapable d’accueillir les enfants pour les cours.

Logiquement, les autorités administratives de l’Education Nationale ne procèdent donc plus à la nomination d’un instituteur sur ce lieu faute de suffisamment d’élèves susceptibles de suivre les cours.

L’enclavement du village a été un peu levé par la construction d’un gué bétonné, mais le chemin par l’oued, ou ancienne route, ne fait l’objet d’aucun aménagement. L’investissement réalisé reste sans effet notable pour la vie quotidienne du village.

Orientations :

Le conseil des édiles réunis à l’occasion de notre visite a permis de cerner les approches possibles pour redonner un espoir à l’école et par conséquent au village.

Il convient de souligner que la classe est le seul bâtiment public officiel du village. L’école reste donc la structure permettant la tenue des scrutins électoraux sur place. Comme souvent, autour de l’école se décline toute une activité porteuse de cohésion sociale et de développement.

Conformément aux axes d’actions de l’association, nous ne sommes pas venus donner des leçons, mais pas non plus venus apporter de l’argent dont il ne serait pas possible de contrôler l’utilisation. De plus, nous ne mettons pas en place de projet qui n’aurait qu’une vertu d’effet d’annonce et n’apporterait pas d’amélioration pérenne aux conditions de scolarité des enfants, et à la vie de l’ensemble du village.

Nous ne venons pas non plus assister les populations, mais les aider concrètement à réaliser des opérations porteuses d’avenir et dont elles s’approprient les résultats. Concrètement, cela veut dire que nous accompagnons les initiatives, que nous complétons les projets en particulier sur le plan budgétaire et que nous fournissons la maîtrise d’œuvre et d’ouvrage.

Mais cela implique aussi un investissement de la communauté en amont pour valider le projet mais aussi durant les travaux par la participation active sur le chantier à proprement parlé et en aval pour en assurer le bon entretien

Sans un engagement clair sur ces points, de l’ensemble de nos interlocuteurs, l’ONG n’engage pas ses ressources, car elles ne seraient pas un facteur durable de développement pour le pays qui nous accueille. Ce ne serait pas non plus un gage de crédibilité à l’égard des personnes qui nous font confiance et qui contribuent à notre budget.

Proposition du futur projet :

  1. Dans tous les cas, le forage est une nécessité pour le village. Medrassa du désert n’est pas habilité à engager un tel projet. Il doit donc être mené localement par un partenariat public/privé permettant de financer l’opération. Sans cet accès facilité à l’eau, le reste du projet « Agueny » sera hypothéqué.
  2. Le chef du village et les édiles locaux sont les éléments moteurs de la prise de conscience du village que son abandon plus de 6 mois de l’année est en opposition avec sa survie et avec la renaissance de l’école.
  3. Dans un premier temps, la rénovation de l’école actuelle pourra être engagée.
  4. Une fois atteint le seuil de financement nécessaire (Etat, commune, région, département, contribuable privé et ONG), la construction d’un complexe scolaire neuf est envisageable.

Il existe un terrain prévu pour une école à proximité immédiate du bâtiment actuel. Ce lieu est contiguë avec le site du futur forage et proche des toilettes.

L’école se composerait de trois unités :

Ø Une classe dont les dimensions restent à évaluer car celle du programme éducation 6 ne sont pas forcément adaptés pour tous les sites et en particulier pour Agueny.

  • Murs en pierres, renforcés par deux ou trois ceintures en ciment et armatures métalliques.
  • Charpente en IPN ou tubes métal (résistance au temps et aux termites)
  • Isolation traditionnelle du toit (palmes tressées et banko).

Ø Une petite salle accolée à la classe (on fait ainsi l’économie d’un mur) destinée à la bibliothèque accessible en dehors des heures de classe pour les villageois et en particulier les femmes qui souhaitent développer leur connaissance du français. L’association l’équipera à partir des livres collectés en France.

Ø Une pièce, elle aussi accolée à la classe, accueillant le dispensaire du village et pouvant servir de bureau au directeur de l’école.

L’installation de panneaux photovoltaïques sur le toit de l’école afin d’en assurer l’éclairage permettrait aussi l’alimentation d’un petit réfrigérateur dans lequel des médicaments pourraient être correctement conservés et utilisables par certaines personnes habilitées.

Conclusion :

L’association souhaite la tenue d’une table ronde avec les autorités départementales et régionales, afin de déterminer ensemble la viabilité du projet mais surtout pour en délimiter les contours et mettre en œuvre plus précisément les responsabilités et cahiers des charges de chacun.

MADHER TIBERGUENT :

Etat des lieux :

L’école est un petit bâtiment (3,5m x 5), en banko dotée d’une charpente hétéroclite en métal très lourde. Le sol est en ciment (couche très fine). Le crépis extérieur, mélange de banko et de ciment est brut, non lissé et fissuré.

Les pluies de la saison d’hivernage ont fragilisé l’édifice. Des fissures sont apparues et le crépi par endroit est tombé.

L’eau a endommagée le matériel scolaire (manuels du programme, livres de bibliothèque, etc..).

Les tableaux muraux livrés en 2009 n’ont pas pu être fixés au mur, l’enseignant n’a pas de bureau digne de ce nom et aucune infrastructure ne permet le rangement du matériel scolaire.

La classe est équipée de 5 pupitres en métal très abîmés (risque de blessures, de contamination par le tétanos, détérioration des vêtements, …).

La décision d’engager des travaux dans cette école a été prise au cours d’une réunion du bureau (par téléphone depuis la Mauritanie). Il s’agit d’une intervention d’urgence, non planifiée. Le village accueille les participants à chaque mission depuis deux ans sans contrepartie. Nous n’avons jamais reçu de doléance du chef du village ou de l’instituteur pour tirer profit de notre présence régulière parmi eux. Le budget n’était pas encore complètement prêt au moment de la décision, c’est pourquoi nous n’avons pas alerté nos amis sur place de notre projet. Nous ne voulions pas décevoir les villageois qui méritaient bien un peu d’aide pour les efforts consentis à notre égard

Les travaux de rénovation :

Nous avons acheté des outils et du matériel à Atar : ciment, petit outillage, bâches, chevrons, planches, bureau.

Le crépi extérieur a été sondé, déposé aux endroits les plus détériorés et refait en ciment, lissé pour éviter la pénétration de l’eau.

Le tour des huisseries, qui ont été consolidées, a été refait et peintes à la chaux, pour souligner la rénovation extérieure. Une partie du revêtement intérieur a été refait, les ruissellements de l’eau l’avaient en partie emporté et les termites s’étaient installées. Les tableaux muraux ont été fixés par des pierres scellées dans le mur.

Nous avons fabriqué des étagères en bois brut sur 4 niveaux. Les manuels scolaires, les livres de bibliothèques et les jeux d’éveil sont maintenant rangés et protégés par une bâche traitée qui entoure le meuble de rangement et le recouvre.

Le sol traité à la chaux est maintenant recouvert d’une épaisse couche de peinture blanche. Deux pupitres pour les enfants ont été réparés et le bureau acheté pour le directeur est en place.

Conclusion :

Durant les 7 jours du chantier, les villageois se sont succédé pour participer aux travaux. Il est particulièrement enrichissant de mener ces activités tous ensemble car nos amis sont friands d’apprendre des techniques qui ne sont pas habituelles à leurs activités d’éleveurs. Pour nous c’est aussi l’occasion de mieux comprendre leurs difficultés et les limites de leurs possibilités d’actions pour prendre en charge l’évolution et l’entretien des infrastructures nécessaires.

Cette petite opération, reste une étape de transition avant de s’engager dans un projet plus ambitieux consistant à construire un complexe scolaire complet


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