Sur le terrain – 2018

2 missions 

La mission de printemps

L’objectif prioritaire était de terminer les travaux sur le poste de santé de Temenerout et de terminer les finitions sur l’école.

Dans un deuxième temps, quelques travaux d’étanchéité sont prévus sur les bâtiments de notre local, la prospection de futurs projets en visitant quelques villages éloignés en dehors de notre champ d’investigation “habituel“ et bien sûr faire le point avec les autorités locales sur les projets déjà programmés.

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TEMENEROUT :

Pour la troisième fois consécutive, le directeur de l’école quitte le village le lendemain de notre arrivée, bien que prévenu que nous venons terminer les travaux dans les classes de l’école.

En décembre, nous avions alerté les autorités sur le délabrement de ces classes et sur les dégradations faites après nos travaux. Le Wali avait demandé une inspection sur place qui n’a, semble-t’il, pas été faite ou bien n’a eu aucun effet.

Le président cherche à le convaincre qu’il doit rester pour préparer le chantier en dégageant tout ce qui traine dans les bâtiments avant que nous coulions les dalles. Rien n’y fait. Le président décide de ne pas faire le reste des actions prévues

Sur le poste de santé, nous engageons l’installation de l’électricité photovoltaïque, le ponçage et la peinture des murs, les finitions intérieures autours des huisseries.

Le carrelage est posé au sol pendant que les finitions extérieures sont faites par Djah.

L’esplanade devant le poste de santé est aplanie et un chemin d’accès est balisé pour d’éventuels véhicules de secours.

Le 1er mai , le chantier est nettoyé et nous repartons vers Madher en passant par Leghleitat pour récupérer une table de soins qu’il faut rapatrier en France à nos amis et partenaires de l’association “Liberté par les chamelles“.

RAGUET YAGHLEF :

Cette petite école, construite il y a 4 ans par une association française, se dégrade. Le directeur nous appelle au secours. Les fenêtres des deux classes sont presque toutes arrachées, les portes sont très abimées, le toit est fissuré, et il n’y a pas de clôture.

Nous envisageons de traiter une partie du problème en attendant, un tableau (amené du Lycée Michelet d’Arpajon) est posé provisoirement dans l’une des classes car il est impossible d’écrire correctement sur celui en ciment coulé sur le mur.

LE LOCAL en RIM :

Il y a du tri et du rangement à faire car les intempéries du dernier hivernage a permis aux termites de s’en donner à cœur joie. Ce travail n’avait pas pu être fait en décembre.

L’étanchéité du toit des trois bâtiments est renforcée avec une bâche lourde et une couche en béton.

Les travaux d’amélioration dans les sanitaires sont engagés : peinture, extension de la conduite d’eau, préparation des évacuations pour un lavabo qui sera posé au cours de la deuxième mission.

Les palmiers plantés la veille de Noël ont tous pris. Il faut les arroser régulièrement pour que leurs réserves d’eau permettent de passer l’été. Si tout se passe bien, nous pourrions manger nos premières dattes en 2020.

NOUAKCHOTT :

Il faut remettre à niveau le Toyota Hilux acheté en décembre.

Raynald, un français installé en RIM, fait une expertise complète du véhicule durant une journée. Son estimation du coût des réparations reste dans l’enveloppe budgétaire prévue malgré des réparations qui elles n’étaient pas envisagées. Il nous fait bénéficier des tarifs “garagistes“ auprès de son réseau et ne facture qu’une partie de sa prestation. Ce sera sa participation à l’activité de l’ONG.

ASPECTS ADMINISTRATIFS :

Le point de situation à propos du projet Tentemdeje/Leimeleïh est fait avec le DREN et le Wali. Rien n’a bougé et nos interlocuteurs ne sont pas optimistes pour une mise en chantier en 2019. Nous rappelons que nous ne serons à pied d’œuvre qu’une fois les bâtiments de l’école construits et terminés. Rien ne sera engagé avant.

Le contexte politique n’arrange pas la visibilité puisque le Sénat dissout, ce sont des assemblée régionales (inexistantes avant le scrutin prévu en Août) qui vont prendre les compétences dans le domaine des infrastructures scolaires. Nous ne savons pas si le Wali, représentant du Gouvernement sera encore en place et si il aura encore la main pour faire avancer ce dossier.

Les sommes versées par nos partenaires, La Fondation Insolites Bâtisseur – Philippe ROMERO et le Conseil Départemental de l’Essonne sont provisionnées et bloquées en comptabilité.

La mission d’hiver :

Cette fois j’étais accompagné de Philippe POTEL qui avait participé à une précédente mission en 2011.

Le programme conçu à l’origine pour une durée de 2 semaines et quelques jours a paru moins dense et moins fatiguant que d’habitude :

  • Une part importante était réservée à la clarification des situations sur 2 réalisations et un projet pour lesquels nous n’avons plus de lisibilité suffisante pour poursuivre notre participation,
  • le deuxième point portait sur le village de Tekemeret,
  • le troisième sur l’accueil et les échanges avec une équipe de la production de Bo Travail coordonnée avec notre activité à Madher Tiberguent

NOUAKCHOTT :

Poursuite de la remise en état du véhicule acheté en 2017 et le mettre au niveau de sécurité et de fiabilité tel que nous le concevons en Europe.

Nous en profitons pour acheter des fournitures scolaires, de l’artisanat au marché de Noël d’abord puis dans les boutiques du marché.

Enfin, nous achetons deux Khaïma (tentes) l’une pour le local, l’autre pour les expos en France

TEKEMERETT :

Situé à 110 Km au sud d’Atar, limitrophe de l’INCHIRI mais rattaché à la commune d’El Medah – département d’Awjeft, ce village très enclavé manque de tout. L’eau (non potable) est prélevée à dos d’ânes, dans un trou d’eau constitué au moment des pluies (quand il y en a). La livraison par transport dans des réservoirs est hors de prix. Conséquence la situation sanitaire est très précaire.

L’école est en mauvais état malgré les efforts des habitants pour la garder opérationnelle. Malheureusement, comme dans de nombreux villages, l’enseignant fonctionnaire n’assure sa fonction que très épisodiquement. Conséquence, les familles se rapprochent de villages où les enfants ont une scolarité plus “régulière“, le village se vide et le nombre de scolarisé en baisse va immanquablement amener à la fermeture de l’école si rien n’est fait pour enrayer la tendance.

Nous distribuons un kit complet de fournitures scolaires à chaque enfant scolarisé ou à leur famille présente soit pour les 57 enfants une dotation comprenant trousses, stylos, crayons noirs et couleurs, gomme, taille-crayons, ciseaux, équerres, rapporteur, compas et 3 cahiers).

L’accueil très chaleureux s’est poursuivi par des petites invitations dans chaque habitation parfois ponctuée de youyou et tamtam à l’initiative des petites filles qui avaient ainsi l’occasion de nous remercier de leur avoir donnée des poupées. Les garçons ont reçu des modèles réduits de voitures.

Documentaire “BoTravail“ :

Avant notre départ le président a été contacté par l’entreprise “BoTravail“ qui produit “échappées belles“, “J’irai dormir chez vous“ et “les trains du monde“. La production a entendu parler de l’ONG lors du repérage en Adrar et nous propose de faire une séquence dans le documentaire sur le train reliant Zouérat à Nouadibouh.

L’équipe constituée d’Olivier (animateur), Jean-Marc (cadreur) et Lilian (droneur) a passé 24h avec nous. Nous leur avons fait découvrir l’oasis de Terjitt, les problématiques de la commune d’Ain Ehl Tayaa avec le Maire Mohamed Ely CHEINOUNE et expliquer notre engagement, nos activités et les faire participer à une distribution de fournitures scolaires dans l’école construite à  Madher Tiberguent.

La soirée s’est terminée dans notre local, sous la tente nomade, prêtée par Zarah, montée par Maaloum et Ely Salem en dégustant le méchoui préparé par Metou, Mariem, Fatimetou, et Hemdou le tout accompagné des chants traditionnels rythmés par le “tamtam“. Philippe de son côté avait préparé des lots de dons de vêtements pour remercier les participants et des jouets pour les enfants des familles qui nous ont aidé à assurer cet accueil.

Merci à tous et bien sûr à l’équipe de tournage, revenez quand vous voulez !

TENTEMDEJE / LEMEÏLEH: clarification des situations

En 2016, l’ONG Medrassa du désert a été sollicitée par les chefs de village de Lemeileh de Tentemdeje et le directeur d’école de Tentemdeje au sujet de l’état sanitaire de ce village. Au cours d’un des entretiens réguliers avec le Hakem d’Atar et du DRASS, nous avons eu confirmation d’un besoin de prévention sur ce secteur géographique mais aussi de la possible fermeture des écoles des deux villages cités en objet fautes d’un nombre suffisant d’enfants scolarisés.

Ces deux villages sont rattachés administrativement à deux communes, Maaden pour Tentemdeje et Ain Ehl Tayaa pour Lemeileih. Chacune dépendant d’un département différent, Awjeft pour Maaden et Atar pour Ain Ehl Tayaa.

En 2017, les échanges et réunions autour de ces problématiques ont aboutis à une demande, non formalisée, de la part de l’administration locale et régionale, pour préserver la possibilité de scolarisation des enfants de ces deux villages dans leur environnement immédiat.

L’ONG a répondu favorablement à cette demande en proposant un projet permettant de mutualiser les moyens budgétaires, matériels et humains dans l’esprit de l’orientation politique en vigueur. L’ONG étant disposée à assurer la maîtrise d’œuvre, la maîtrise d’ouvrage et la gestion budgétaire de l’opération sous réserve de la disponibilité des fonds.

A cet effet, les Hakem ont négociés avec les édiles des villages, l’obtention d’un terrain en vue de la construction d’une école commune située à mi-distance des deux villages.  Le Wali nous demande si nous pourrions réaliser la construction de l’école commune aux deux villages.

Le projet consisterait à créer une école constituée de 2 classes de 9m/5m, d’une bibliothèque/bureau du directeur, de 2 toilettes et d’une clôture. L’école existante serait amenée à changer de destination et accueillerait le poste de santé voulu par le DRASS.

L’ONG exige la signature d’une convention pour formaliser les engagements de chaque partie avant tout démarrage de chantier en particulier avec les deux communes qui doivent abonder le budget à hauteur de 20% chacune au minimum. L’ONG apportera un projet lors de la prochaine mission, avec des plans et un descriptif des travaux accompagné d’un budget prévisionnel.

L’ONG demande que soit produit des attestations des directions régionales ou un arrêté conjoint des Préfets ou du Wali portant décision de construire cette école, de modifier la destination de l’ancienne classe de Tentemdeje et de confier la maîtrise d’oeuvre et d’ouvrage à l’ONG Medrassa du désert. Ces documents pouvant être produit auprès des partenaires et organismes sollicités pour participer financièrement au projet

Le regroupement d’école “rurale“ bénéficie d’un budget du Ministère de l’Education Nationale, l’ADRAR par l’entremise du DREN a inscrit la fermeture des écoles et leurs regroupements au programme régional de dotation de moyens. L’association n’ayant pas les moyens de candidater à un appel d’offre oblige à revoir le projet dans sa conception et son financement

Mais force est de constater que les élections municipales qui ont permis une alternance sur les 2 communes n’ont pas dissipées les dissonances et difficultés. L’ONG a collectée des fonds en France. Elle doit rendre des comptes à ses souscripteurs et organismes versant des subventions de la bonne utilisation de ces sommes. A notre demande, une réunion de travail multipartite est organisée par le Wali, pour faire avancer les dossiers et développer la région au bénéfice des habitants.

Le DREN, les deux Hakem, les deux nouveaux maires ont pu débattre du projet. Conclusion, après deux ans de concertation, de travail, d’ingéniéring et d’investissements inscrit au seul budget de l’ONG, les parties conviennent qu’ils ne veulent pas d’une école commune, ouvrant ainsi la porte à la fermeture de 2 écoles et à la déscolarisation de 76 enfants.

En conséquence, le président a annoncé le retrait de l’ONG du projet, les financements devant être remboursé aux souscripteurs.


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