Agir dans les villages, c’est veiller à ne pas créer de besoin mais répondre à ceux, existentiels, que les villageois ou les autorités nous exposent.
Nous ne faisons pas d’assistanat. Nous apportons notre aide aux habitants des villages du désert mauritanien qui le souhaitent et, qui font leur part du travail pour permettre la réalisation des projets. Notre volonté est d’impliquer les habitants sur le projet que nous réaliserons, avec eux, une fois bien identifiés les sujets qui sont prioritaires pour eux et obtenu la validation des autorités
Le mode opératoire :
Depuis sa création, l’association n’a pas, volontairement, limitée son action à un périmètre restreint, hormis agir en Mauritanie et dans sa partie désertique. Nous avons ainsi une vue plus exhaustive et un panel toujours réactualisé des besoins à couvrir. Cela nous permet aussi de rendre compte aux autorités de nos observations sur le terrain et enrichir ainsi la connaissance objective de l’état des lieux des secteurs visités.
Nous n’intervenons pas non plus ici ou là parce que ce village est celui de notre interlocuteur ou parce que ses racines sont à cet endroit. La philosophie de l’association est de mutualiser des moyens, d’en faciliter la synergie et de dynamiser l’action autour d’un projet commun.
Les intérêts particuliers n’ont pas leurs places dans notre démarche.
Dans un premier temps, lors de ces rencontres, préparées par le délégué sur place, nous évaluons l’ensemble des besoins de l’école et du village. Nous indiquons clairement les actions que nous ne pouvons pas couvrir (creusement de puits par exemple), mais nous essayons de faire se rencontrer d’autres acteurs solidaires qui ont ces compétences avec les représentants du village. Nous présentons la manière dont nous souhaitons fonctionner : ne pas venir assister les villageois, mais les aider, les accompagner dans leurs souhaits.
Nous laissons alors le temps à nos interlocuteurs de préparer leurs avant-projets. Parallèlement, nous continuons à aller à la rencontre de nouveaux villages pour enclencher le même processus.
A partir des propositions explicitement présentées par les édiles locaux, nous pouvons rédiger le projet global, faire des plans et construire le budget prévisionnel. Notre participation ne se concrétise que lorsque la partie mauritanienne s’est clairement engagée dans le projet, pas si les contacts restent au stade du palabre ou de simples déclarations de bonnes intentions.
C’est donc la détermination et la volonté concrète des villageois et des responsables locaux qui sélectionnent un village plutôt qu’un autre dans les priorités d’actions. Pour autant, les autres ne sont pas oubliés.
le point de départ de nos actions est l’école. Toutes les activités ou les projets se font à partir, à travers ou dans l’école.
L’école est souvent le seul bâtiment officiel et public de tout un secteur géographique. Elle est naturellement, le lieu où la population peut se rassembler, où un bureau de vote peut être constitué.
L’école :
De la rénovation à la reconstruction complète en passant par l’équipement en matériel pédagogique, fournitures scolaires, petits mobiliers, etc…
Les fournitures (neuves ou non) collectées en France ou achetées sur place, sont remises à chaque enfant, en présence du chef de village, du président de parents d’élèves, des familles.
Les manuels scolaires, sont destinés aux instituteurs pour accompagner leur enseignement. Ce support pédagogique est complémentaire à celui reçu du Ministère de l’Education Nationale Mauritanienne.
Des cartes murales, des éclatés du corps humains, des planisphères, et d’autres supports collectifs pédagogiques (cycle de l’eau, les planètes, les mammifères, les tables de multiplications, les sons, etc..) sont distribués dans la limite de nos collectes.
La constitution de petites bibliothèques sert de lien entre l’école et le village mais en priorité pour accompagner la scolarité. La mise en place, par l’enseignant, de sessions de formation au français et au calcul pour les villageois(es) volontaires, est une contrepartie à l’installation de la bibliothèque.
La santé :
Nous avons signé une convention avec le Ministère de la santé mauritanien. Cela nous autorise à agir dans le domaine de la santé, en particulier pour maintenir ou créer des unités de bases de santé dans les zones enclavées ou isolées;
Nous pouvons aussi assurer l’approvisionnement des dispensaires en matériels (collectés en France) et médicaments (achetés sur place).
Ces actions, sensibles, ne peuvent pas se déconnecter des orientations arrêtées par les autorités administratives. C’est donc en étroite collaboration avec les acteurs locaux (Wali, Hakem, DRASS, directeur de la santé, etc..) que sont validés les projets d’intervention de notre part. Chaque projet s’inscrit en complément de ce qui est fait, sauf accord précis et explicite de nos interlocuteurs qui dans ce cas peuvent nous confier la construction d’une structure d’accueil et/ou la gestion du centre de soins.
Comme pour l’école et la bibliothèque, la pose de panneaux photovoltaïques permet l’éclairage, mais aussi la conservation des médicaments dans des meilleures conditions.
L’existence d’un petit local « de santé », est importante pour le village mais aussi pour ceux environnants. Il peut ainsi servir de point de consultation, de prévention ou de vaccination pour tout un secteur.
L’environnement :
La création de sanitaires est un point essentiel à la préservation du cadre de vie des villages.
La sensibilisation à la réduction des déchets mais aussi et surtout à l’arrêt de leur propagation anarchique dans le milieu est une tâche difficile.
Les autres activités :
Dans le cadre des activités « manuelles », en collaboration avec les groupements de femmes, les enfants sont amenés à développer un jardin potager, afin de leur inculquer dès le plus jeune âge la connaissance et les techniques d’autosuffisances malgré le climat hostile durant certaines périodes de l’année.
Les demandes exprimées par les femmes portent sur la constitution d’espaces collectifs pour les enfants. Nous proposons alors, d’aménager un lieu existant ou de construire un jardin d’enfants pour assurer une surveillance des tout petits, tout en permettant aux femmes de s’adonner à leurs activités traditionnelles en particulier la production d’objets d’artisanat source de revenus.
Nous équipons ces espaces avec des tapis mousse ludiques (puzzles géants, point tactiles, etc…, des jouets, peluches, etc..). Des tableaux noirs permettent aux enfants de dessiner.
A l’extérieur de cet « abris », des jeux de cours peuvent être installés en fonction des collectes et dons réalisés en France (jeux de cours d’école mis à la réforme, toboggan, portique de jardin, etc…)
Durant nos séjours, des petits ateliers de dessins, collages, peinture sont organisés. Une tranche de pain (fabriqué sur place) et de la confiture de mirabelles ou de groseilles de la Norville permet de servir un petit déjeuner aux enfants à l’école.
Les membres de l’association distribuent directement ce qui a été collecté et affrété depuis la France : vêtements, jouets, peluches. Les couvertures sont placées sous la responsabilité du chef de village qui en assure la gestion pour les anciens.
L’achat et la distribution de fruits ou de légumes frais participent aussi à une amélioration des situations qu’elles soient sanitaires, scolaires ou familiales.
Enfin, nos actions peuvent avoir un « rayonnement » plus large : installer des lits à la maternité d’Atar, remettre des lots de lunettes de vue à différentes structures (hôpitaux, ONG, missionnaires) qui en assurent la distribution sous ordonnance.
Une de nos réflexions est d’amener des groupes d’élèves en consultation « ophtalmo » pour détecter les enfants qui ont des problèmes de vue et de les confier aux opticiens locaux qui pourront les équiper de lunettes grâce à nos dons.
La crédibilité des projets, la manière originale de les concevoir puis la rigueur de leur mise en oeuvre apporte une réelle écoute de nos interlocuteurs institutionnels et des responsables de village. Certains projets ont pour incidence de voir se mettre en place des infrastructures jusque-là restées dans les cartons.
Le meilleur exemple est le creusement de 5 km de tranchée et la pose de tuyau d’alimentation d’eau potable entre le village de Madher Tiberguent et le forage voisin. La décision a été suivie d’une réalisation immédiate afin de démultiplier l’attractivité du village pour de nouveaux habitants potentiels déjà séduits par la construction d’une école neuve, dotée de moyens pédagogiques performants.
La mise en œuvre de ces actions s’effectue en parallèle ou indépendamment, selon les besoins et le degré d’implication du village……..mais aussi des moyens budgétaires que nous confient nos souscripteurs.