sur le terrain – 2016

La mission se déroule en mai 2016. Les conditions climatiques ont été éprouvantes tant les températures ont été élevées et le vent tempétueux une bonne moitié du temps. Ces conditions extrêmes ont quelque peu retardé l’exécution des travaux et dans certains cas n’ont pas permis de les réaliser.

L’objectif prioritaire était de réparer l’école de Madher Tiberguent. Mais il a fallu intervenir d’urgence sur l’école de Madher Tiberguent endommagée par les intempéries : toit détérioré, fuite dans la classe, système photovoltaïque détruit par le vent.

Par ailleurs, à la suite de l’acquisition d’un local “en dur“ à Madher Tiberguent, la mise en œuvre de la sécurisation du site était au programme.

Enfin, un cours séjour à El Medah devait permettre de s’assurer que le projet de poste de santé à Temenerout pouvait être programmé en 2016 sans trop de mauvaises surprises et de préparer le début des travaux.

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Trois actions majeures au programme :

1 – La réparation des dégâts causés par les tornades sur l’école de Madher que nous avions construite en 2012-2013. Plusieurs plaques du toit ont été endommagées et le système photovoltaïque était détruit. Ces réparations ont été faite, par la pose d’une deuxième couche de protection en tôle de zinc, par-dessus le toit existant. Cela renforce l’isolation thermique et supprime les risques de fuites dans les classes. L’électricité a été remise en fonction par l’achat de deux panneaux et de deux batteries, le reste étant encore en état

.2 – Finir les travaux de notre local.

Il a souffert lui aussi. Les pluies, diluviennes parfois, accompagnées de tempêtes quasi cycloniques ont fait des dégâts sur les bâtiments en terre sèche. Les travaux de réparations à engager sont importants car ils touchent à la toiture des 3 bâtiments (infiltrations), la fermeture définitive d’une porte trop exposée aux flux de ruissellement d’eau et la réfection complète du “garage“ dont le toit n’est plus qu’un souvenir. Plusieurs infiltrations d’eau se sont créées, provoquant des ouvertures dans les murs dues au ravinement de l’eau entre les briques de terre sèche dans le local de vie. Le bâtiment de stockage des dons est le moins touché mais l’humidité a favorisée l’installation des termites. Il est probable que nous aurons des pertes de matériels en particulier cahiers et livres, qui sont restés rangés dans des cartons faute de valises ou sacs plastiques en nombre sur place pour les conditionner.

Deux ouvertures fermées par des briques de terre doivent être refaites entièrement car très endommagées. Les “gargouilles“ sont à refaire, la pression de l’eau sur les bords du toit, accentuée par la violence du vent, les ont arrachées comme d’ailleurs une partie des bordures. Les 3 portes ont été changées ainsi que 6 fenêtres. Un petit local a été construit pour abriter le compteur d’eau. Les fenêtres sont dotées de moustiquaires car un intrus (scorpion) s’est invité et cela protège (un peu) du sable.

Premier légumes au potager : betteraves rouges, carottes, courgettes et un petit melon.

3 – Préparer le chantier de Temenerout.

Le projet initial portait sur la construction d’un poste de santé dans ce petit village en bout de wad à 27 Km de la commune d’El Medah.

Historique rapide : L’ONG Medrassa du désert s’est rendu une première fois dans ce village en 2011 au cours d’une mission qui avait pour but d’apporter des fournitures scolaires aux 10 petits villages de cette partie du Wad. Il n’y a pas de lieux dédiés à la prévention sanitaire dans un rayon de 25 Km.

Ce village se vide au moment de la Getna (cueillette des dattes) en juillet – Août, mais si la saison d’hivernage est assez pluvieuse (septembre-octobre), le village accueille dès fin octobre une forte population qui vient cultiver la terre arable, le “grara“.

Le Wali de l’Adrar, le directeur régional de l’Action Sanitaire, ont été sollicités par les villageois pour que l’ONG Medrassa du désert répondre à leurs préoccupations. Une convention a été signée par tous les échelons du chef de village au Wali en passant par le Préfet et le Maire.

L’un des habitants a proposé de nous céder un bâtiment, en partie écroulé, et un bout de terrain attenant situé idéalement au cœur du village et à 1Km du “grara“. C’est à cet endroit que sera érigé et équiper le centre de santé de Temenerout

Les travaux consistent à mettre à niveau le sol, fabriquer les armatures métalliques, creuser les fondations et les couler en béton armé. A chaque angle du futur bâtiment est prévu un pilier en béton armé lui aussi pour renforcer la résistance au vent, la robustesse et la stabilité générale. La face extérieure des fondations et les murs sont montés avec les pierres de l’ancien bâtiment que l’on démonte au fur et à mesure des besoins.

Les emplacements de la porte et des ouvertures sont bien délimités au moment de l’arrêt des travaux en fin de mission qui a permis de monter les murs à mi-hauteur.

Notre venue au village, très attendue, a permis à 47 personnes de venir solliciter des soins de premières nécessités.

En fin de mission, les matériaux utiles à la construction d’une 2ere tranche du poste de santé sont acheminés sur place dans l’attente de la 2e mission.:

A Seguelill, notre ami Bahah nous a appelés au secours, le toit d’une classe est en partie tombé. Nous avons sécurisé l’ensemble et donné les conseils pour les réparations.

Enfin, nous avons pu avoir de longs et très constructifs entretiens avec le nouveau Wali, le nouveau Préfet et les directeurs régionaux.

Septembre 2016 : violents orages et inondations

A Ain ehel Tayaa, l’oued déborde la jetée de protection, des maisons sont emportées et plusieurs personnes perdent la vie.

En effet en l’espace de trois semaines, 4 énormes orages se sont abattus sur la région de Temenerout. Les dégâts sont très importants sur l’école qui a subît deux dégradations à 4 jours d’intervalles.

Suite au 1er orage, notre maçon et Maloum sont allés sur place (après avoir effectués des travaux de préservation sur notre local à 70 Km de là). Alerté, le Président décide de porter les efforts sur une classe de l’école dont les plaques de tôles ondulées déjà fragiles ont été en partie détachées. L’autre classe est « épargnée ». Après 2 jours de travail, l’équipe reprend les travaux sur le pôle santé.

Un deuxième orage encore plus violent détruit le travail effectué sur l’école, le toit littéralement arraché a descellé les chevrons des murs, certaines parties hautes des murs sont fissurées, les rares volets sont emportés et les portes ne sont qu’un souvenir. Le vent a eu l’effet d’une bombe soufflante sur ces deux bâtiments.

Le président décide d’arrêter le chantier du poste de santé et d’effectuer les réparations indispensables à l’accueil des enfants mais dans une classe seulement. La rentrée est dans 2 semaines

Les consignes techniques et pour utiliser les stocks de matériel sont données par téléphone quasi quotidiennement. Car il s’agit maintenant de poser les bases de réparations plus pérennes lors de la prochaine mission et le tout sur les deux bâtiments de l’école.

Maloum reçoit l’autorisation de distribuer du ciment aux villageois pour sceller les poteaux des cases ou pour renforcer les murs des pièces en pierre posées qui sont fragilisées. Une tonne de ciment est ainsi offerte aux habitants, ainsi que des chevrons, des planches et des barres de fer à béton.

Les villageois pourtant sous le coup des destructions de beaucoup de leurs habitations, préviennent le Wali et le Préfet de notre présence sur place. Le Wali dépêche un détachement de la Gendarmerie pour s’assurer que le président qu’il croyait sur place est en sécurité et vient au village deux jours plus tard constater les dégâts.

Par téléphone, le président explique au Wali, au Directeur Régional de l’Education Nationale et au Préfet que l’on ne peut pas réparer toutes les classes. En se concentrant sur une seule classe nous permettons la reprise des cours, à l’abri et dans des conditions optimums. Pour que les 6 niveaux bénéficient des cours dès la rentrée, il est proposé de faire la classe plus tôt le matin (7h30) pour trois niveaux et de reprendre l’après-midi pour les 3 autres (avec le 2e enseignant) en terminant à 17h30.

Ce “plan“ est validé  sans réserve par les autorités qui soulignent que nous sommes la seule ONG au contact des habitants dans ce moment très difficile pour la région.

La contrepartie de cet investissement, c’est qu’une proportion importante du matériel destiné au poste de santé est utilisée pour l’école alors que le projet ne le prévoyait pas, en tous les cas pour cette année. La décision est prise de faire appel à un renfort de subvention pour couvrir les frais, en particulier photovoltaïque.


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