2 missions cette année
La mission se déroule au printemps. Le plan de charge était important et la durée de la mission relativement courte ce qui ajouté au vent en rafale qui a soufflé durant 2 semaines ont quelque peu retardée l’exécution des travaux d’urgence et pour le poste de santé de Temenerout n’ont pas permis de progresser.
L’objectif prioritaire était de réparer l’école de Temenerout durement endommagée par les orages d’octobre 2016. Par ailleurs, à notre local à lui aussi subit des dégâts au niveau de la toiture. Enfin, l’état de l’habitation de notre délégué, ne permettait plus d’y loger dans des conditions acceptables en particulier pour ses 4 enfants.
Il fallait aussi ne pas négliger les échanges de perspectives et de projets avec nos interlocuteurs administratifs avec qui nous entretenons des relations cordiales et constructives. Plusieurs réunions de travail ont eu lieu, débouchant sur la volonté partagée de résoudre le problème de deux villages : Tentemdeje et Lemeïleh. Ce sera le projet majeur 2018-2019 si tous les paramètres les bonnes volontés et les financements sont au rendez-vous.
~~~~~~~~~~
TEMENEROUT :
Dès notre arrivée, l’équipe constituée de Djah et Brahim démonte les toits des deux classes dont l’un avait été consolidé en octobre pour permettre la tenue des cours en alternance matin/soir.
5 villageois sont à nos côtés pour prêter main forte. Ce sera le nombre minimum de participants car la mobilisation et l’efficacité des manœuvres seront remarquables.
2 Piliers en béton armé sont coulés au centre de chaque classe pour soutenir la charpente qui est constituée de tube de métal puis de chevrons, le tout scellé dans le mur. Sur cette l’armature charpentière, un tapis isolant recouvert de feuilles de palmiers assure l’étanchéité et l’isolation contre la chaleur. Une couche de banko est projetée par-dessus cet ensemble. Il nous aura fallu deux jours de plus que prévu pour réaliser ce travail car nous étions en permanence déséquilibrés par les bourrasques de vent.
Parallèlement, la pose des fenêtres est engagée ainsi que la fermeture de 4 ouvertures avec des pavés de verres qui permettront à la lumière de passer mais empêcheront le vent et donc le sable d’envahir les classes.
Une jeune fille se plaint de violents maux de tête. Nous l’évacuons avec notre véhicule jusqu’au dispensaire d’El Medah où elle est prise en charge par l’infirmier. Retour au village au petit matin et reprise du chantier.
La rentrée des classes est programmée le 3 avril, les enfants de Temenerout sont à l’abri dans des locaux fonctionnels même s’il reste des fenêtres et la porte à réparer.
AMARYA :
C’est le nouveau village où Maaloum a été nommé directeur, au nord d’Atar. Le jour de la rentrée, nous procédons à une distribution de fournitures scolaires aux 76 enfants scolarisés dans cette école. A partir des dons récoltés en France et des achats complémentaires faits à Nouakchott nous équipons chaque enfant d’une trousse garnie, d’une règle, d’un taille crayon, d’une gomme et de 3 cahiers. Les enseignants reçoivent leur dotation aussi et le directeur prend possession d’un PC portable donné par l’INAO (configuré par un agent de France Agrimer) et d’un écran plat don de l’Agence de Services et de Paiement.
Le deuxième jour, l’enseignant étant souffrant, le président de l’ONG s’est confronté à l’animation de classe avec les petits et à parler en Assania avec les grands qui devaient répondre en Français. Moment inoubliable de volonté d’échanger et de se comprendre mais aussi de fou rire.
Chacune des soirées a été mise à profit pour visiter les familles du village qui ont fait un accueil très chaleureux. Il était bien difficile de partir d’un lieu pour en découvrir un autre et ne frustrer personne.
MADHER TIBERGUENT :
Le local de l’ONG :
Le toit du “garage“ est un souvenir. Des fuites très importantes ont eu lieu dans deux bâtiments, celui qui abrite la pièce d’habitation et celui où sont entreposé les matériels pour les travaux ou les pièces de mobiliers non encore distribués.
Le troisième, celui où sont les dons de livres, vêtements, matériel paramédical, jouets et ordinateurs n’a pas trop de dégâts dus à la pluie mais les termites elles en ont fait.
Les toits sont en banko. La pluie s’est infiltrée dans les fissures et les joints (quand il y en a). Après avoir rebouché correctement les fissures, le travail de réparation consiste à poser un film plastique (tapisGliss) sur le banko existant qui remonte sur les côtés des parois hautes du toit. Puis de couler une dalle de béton armé (grillage).
Il faut aussi nettoyer les pièces où s’est accumulé le banko raviné par la pluie.
Le toit du local “technique“ (compteur d’eau, produits dangereux, etc…) est posé et celui du garage est refait avec des chevrons et rouleaux de feuilles de palmier tressés par Djah et Brahim.
Un système d’éclairage par détection infrarouge est installé pour dissuader d’éventuels curieux. Un autre système d’éclairage au-dessus des portes est installé pour accéder plus facilement la nuit en particulier lorsque les villageois où des nomades qui ne connaissent pas les lieux viennent solliciter une aide, un conseil ou un soin lors des missions.
Enfin, pour prolonger le travail engagé par Maaloum, nous faisons un peu de terrassement pour que l’eau ne stagne pas dans la cour et soit guidée vers le portail, la pente naturelle du terrain alliée au vent tourbillonnant avait tendance à la pousser vers les bâtiments.
Bonne surprise, les graines de courgettes, de pastèques et les noyaux de dattes ont germés dans le petit potager.
La maison de Maaloum :
Les réparations sommaires donnaient l’impression, de loin, que ce n’était pas trop (si) grave.
En fait c’était catastrophique. Ce qui restait de murs, sur lesquels un rafistolage de fortune assurait un semblant de toit menaçait de s’écrouler à tout moment. La maison ne passerait pas une nouvelle saison d’hivernage. La décision votée en AG d’apporter une aide exceptionnelle et unique prenait là toute son importance pour la famille de notre délégué qui œuvre bénévolement comme tous les adhérents malgré ses très faibles moyens.
Il a été décidé de démonter tout ce qui ne tenait plus, c’est-à-dire près des 2/3 des murs de banko.
Un maçon local a fabriqué des 800 briques de terres sèches. Nous avons remonté les murs, posé une charpente de tube métal et chevrons bois puis, comme à Temenerout, un isolant plastique, des feuilles de palmiers et du banko. Les bords de toit sont terminés avec des parpaings et les joints sont réalisés avec du ciment.
Les crépis intérieurs et extérieurs sont refaits. Une porte et des grilles de sécurité fabriquées par un artisan d’Atar seront posées après la fin de la mission car le temps manque.